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Quand le don d'organes permet d'aller plus loin

6 ans après le lancement du programme CADeNCE, programme de recherche sur coeur humain, à l'heure du bilan, les équipes de recherche reviennent sur l'opportunité unique d’explorer in vitro et ex vivo toutes les propriétés électriques du cœur !

"Le programme représente une opportunité unique d'étudier les pathologies cardiaques humaines avec des outils de pointe de cartographie et d'imagerie haute résolution aujourd'hui inaccessibles en clinique" Pr Olivier Bernus, directeur scientifique de Liryc

Liryc travaille sur un programme de recherche sur le cœur humain, le programme CADeNCE, rendu possible grâce au don d’organes pour la recherche et lancé en 2015. Pour la première fois dans le monde, les propriétés spécifiques des veines pulmonaires et du réseau de Purkinje humains liées aux fibrillations cardiaques ont pu ainsi être étudiées.

Les objectifs de ce projet sont d’enrichir les connaissances actuelles des mécanismes sous-jacents aux troubles cardiaques électriques et d’améliorer les méthodes courantes de prévention, de diagnostic et de traitement de ces maladies. Ce don d’organes permet d’explorer in vitro et ex vivo toutes les propriétés électriques du cœur grâce à une approche multidisciplinaire et translationnelle ainsi qu’à la mobilisation d’un ensemble de technologies de pointe en électrophysiologie fondamentale et clinique uniques au monde. 

Les prélèvements se font au CHU de Bordeaux grâce à l’implication du Pr Labrousse, chirurgien cardiaque, et du Dr Rogier, médecin coordonnateur du prélèvement d’organes et de tissus. Ces prélèvements sont effectués après accord de la famille sur des patients morts cérébralement mais dont le cœur est en bon état de marche. Ce cœur ne peut pas être proposé à la greffe cardiaque du fait de l’âge du patient ou de pathologies cardiaques. Le prélèvement est effectué dans les mêmes conditions que s’il devait être réimplanté chez un autre patient. Le cœur est mis dans une solution cardioplégique pour être protégé le temps du transport à l’institut Liryc puis perfusé et stimulé électriquement afin de lui permettre de « rebattre » une deuxième fois pour 4 à 5 heures d’études. Les prélèvements sont souvent effectués de nuit, ce qui nécessite la mise en place d’équipes de médecins et de chercheurs de garde, prêtes à intervenir à tout moment.

Six ans après son lancement en mars 2015, 70 cœurs ont été à ce jour intégrés dans le programme. Les premiers résultats sont très prometteurs et ont déjà fait l’objet de nombreuses communications dans des congrès tels que l’HRS, l’ISHR et le Printemps de la Cardiologie. Le programme sera poursuivit pour explorer de grandes questions comme la compréhension des morts subites inexpliquées, le rôle de l'anatomie et de la microstructure cardiaque dans les arythmies et notamment la FA, les nouvelles perspectives sur l'étude des cardiomyopathies structurelles et d'insuffisance cardiaque. Ce projet représente par ailleurs un potentiel important pour la valorisation industrielle et aura vraisemblablement des implications majeures pour l’industrie biomédicale et pharmaceutique.

Publié le 07 Avril 2021